La RDC est confrontée à une crise foncière sans précédent, orchestrée par le réseau tentaculaire du « phénomène Folio » – la falsification massive des titres de propriété. Pendant des années, des victimes isolées ont lutté en vain contre cette mafia institutionnelle. Le cas de Gabriel Mokia Mandembo est l'illustration la plus éloquente de ce drame : malgré des victoires obtenues devant les plus hautes instances judiciaires du pays, l’exécution de ces jugements reste obstinément bloquée.
Alors que l’État de droit semble impuissant face à l'impunité d'exécution, le Ministre d’État à la Justice, Guillaume Ngefa Atondoko, lance une offensive audacieuse, visant non seulement à stopper la fraude, mais surtout à rétablir l'autorité de la Justice sur le terrain. L'heure est à la vérité : l'État congolais a-t-il enfin les moyens de faire respecter ses propres lois ?
1. Le Phénomène « Folio » : Une Crise de Souveraineté Foncière
La spoliation immobilière en République Démocratique du Congo (RDC) n'est pas un ensemble d'incidents isolés, mais un système bien rodé surnommé le phénomène « Folio ». Ce terme désigne l’usurpation massive des biens publics et privés, rendue possible par la falsification industrielle des titres fonciers (les fameux Certificats d'Enregistrement) et la multiplication illégale des propriétaires sur une même parcelle.
Ce fléau a engendré une insécurité foncière sans précédent, alimentée par la complicité de certains agents de l’administration et des réseaux de spoliateurs protégés par des élites politiques et militaires. Il met en péril l’État de droit et l’attractivité du pays.
2. Le Cas Éloquent de Gabriel Mokia : La Victoire Judiciaire Impuissante
Au milieu de cette crise structurelle, le combat mené par Gabriel Mokia Mandembo, juriste et acteur politique, est devenu emblématique. Son affaire personnelle est plus qu'un litige de propriété : elle est la démonstration tragique que la Justice congolaise est bloquée face à la puissance du phénomène « Folio ».
Engagé dans un long bras de fer foncier, M. Mokia a mené son combat jusqu’aux plus hauts échelons judiciaires de la République, notamment devant la Cour Suprême de Justice (CSJ) ou la Cour de Cassation.
Le point le plus éloquent de ce combat réside dans cette victoire : Gabriel Mokia Mandembo a obtenu gain de cause, voyant ses droits légaux confirmés par les plus hautes instances de la Justice congolaise.
Cependant, c’est après cette victoire que le système « Folio » révèle son véritable pouvoir destructeur : malgré des jugements définitifs et irrévocables en sa faveur, l’exécution des décisions de justice est restée paralysée, suspendue ou bloquée par des résistances administratives ou des forces occultes.
Le cas Mokia illustre que dans la RDC actuelle, on peut gagner en droit, sans pouvoir gagner en fait. Le phénomène « Folio » ne se résume pas à la production de faux titres, mais à l’instauration d’une impunité d’exécution qui rend la Justice inopérante.
3. Guillaume Ngefa : Un Ministre en Guerre pour Rétablir l'Autorité de l'État
C'est face à cette réalité – des décisions de justice respectées sur le papier, mais ignorées sur le terrain – que le Ministre d'État à la Justice et Garde des Sceaux, Guillaume Ngefa Atondoko, a sonné la mobilisation générale.
Fort de son expérience de juriste et de défenseur des droits humains, le Ministre Ngefa a pris l'initiative d'une offensive inédite pour restaurer la crédibilité des institutions.
L’institution d’un Cadre de Lutte
Son action la plus significative est l'établissement d'un Cadre de Concertation Permanent Inter-institutionnel, réunissant les ministères clés (Justice, Affaires Foncières, Urbanisme). Cet acte est une reconnaissance politique que la solution n’est pas uniquement judiciaire, mais qu'elle doit être transversale.
L'objectif de cette "guerre contre le Folio" est triple :
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Prévention : Assainir les services fonciers pour stopper la délivrance de faux titres.
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Répression : Poursuivre et sanctionner les spoliateurs, y compris au sein de l'administration.
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Exécution : Garantir l'exécution forcée des décisions de justice et rétablir les victimes, comme Gabriel Mokia, dans leurs droits légitimes.
4. Conclusion : L'Impératif de la Matérialisation du Droit
Le combat de Gabriel Mokia, autrefois solitaire et confronté à l'inertie du système, trouve aujourd'hui un écho institutionnel dans la détermination affichée de Guillaume Ngefa. L’enjeu n’est plus de savoir qui a raison, mais d’assurer que la Force Publique et l’Administration cessent de se mettre au service des spoliateurs.
Pour la RDC, le succès de cette offensive ministérielle sera mesuré à l'aune d'une seule chose : la capacité de l'État à transformer le papier officiel, y compris les jugements rendus, en réalité concrète sur le terrain. C'est la seule voie pour restaurer la confiance publique et rétablir la souveraineté de l’État de droit sur son propre domaine foncier.
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